vendredi 22 septembre 2017

Un vide grenier de beau septembre

Il est chez nous des mots qui parfois accrochent fort (l’oreille) sans qu’on sache vraiment (d’esprit) tout ce à quoi ils renvoient dans leur richesse réelle. Ainsi de ce « vide grenier » auquel j’ai été convié ce vendredi d’automne par des femmes bénévoles du service humanitaire Caritas à la Maison diocésaine du chemin d’Hydra sur les hauteurs d’Alger, et cela en marge de la préparation d’une première séance de ciné club à venir…


En arrivant assez tôt, je trouvais déjà tout les longs murs d’enceinte de la Maison diocésaine occupés par tous types de véhicules garés pare choc contre par choc sur des centaines de mètres ! Que dire alors du grand terrain intérieur de cette Maison ombragé d’arbres?...



En contrebas : l’allée centrale consacrée au vide grenier du jour était toute effervescence avec l’étonnement d’y découvrir une infinité de vieux objets, sortis de l’oubli et du passé, objets auxquels on n’aurait pas pensé si des mains aimantes ou attentives ne les avaient ramenés à la lumière du jour…






Cette activité (qui peut s’associer à l’idée d’une braderie ou d’une brocante à l’atmosphère familiale) est la première action de la rentrée sociale que Caritas organise chaque début d’automne depuis trois ans et qui permet avec les fonds générés par la vente des objets, les différentes locations d’espace et des petites tables ombragées où l’on peut se rafraichir d’une eau, d’un soda, d’un café, etc, d’aider à l’activité humanitaire de Dar el Ikram : un centre d’accueil pour les malades d’Alzheimer où active un groupe pluridisciplinaire de psychologues, de psychiatres, de médecins et d’orthophonistes à Alger. 





Au fil des petits stands on peut tout aussi bien trouver des objets de créativité contemporaine tels ces colliers, bagues ou surtout boucles d’oreilles finement réalisés à partir de matériaux de récupération par la jeune Rahma Kouchi. Ici un pendentif de verre taillé allié à des grains de café !..


Ouvrant l’année, ce vide grenier est l’une des activités de Caritas parmi d’autres pour générer des revenus: spectacles de chorale, projections de films pour enfants, ciné club, ateliers hebdomadaires payants de broderie, de peinture sur bois, sur verre ou de calligraphie où sont inscrites des femmes à la fois pour initiation, pour pouvoir se rencontrer entre elles et comme moyen thérapeutique. Enfin, un magasin permanent d’expo vente de produits artisanaux réalisés par des femmes dans des centres de Caritas (tel celui de la Casbah), par des femmes le plus souvent prises dans d’impérieux besoins pour soutenir leur vie familiale.


Dans ce magasin on trouve également des produits de femmes artisans d’autres régions d’Algérie : broderies ou « messloul » dit l’art d’ange de Médéa, ainsi que leurs réalisations de marques pages, de nappes, de portes clefs… Des chechs de couleurs vives avec franges, mais également des vestes et panchos brodés par des femmes de Timimoun… Des tapis des femmes de Ghardaia… Des descentes de lit et carpettes des femmes d’El Goléa… Des étoles de Touggourt et, même, -mais ces produits sont fait par quelques hommes réunis autour d’un père d’église : différents miels de la région de Timesguida…



Un support de liaison important à toute cette activité plurielle est la publication d’une revue bimestrielle socio culturelle d’une cinquantaine de pages intitulée HAYET, bilingue, avec un supplément intérieur détachable pour les enfants (coloriage, jeux, exercices d’écriture, etc)




Tel est en résumé mon tour d’horizon de ce beau vendredi matin du 22 septembre à la Maison diocésaine du Val d’Hydra où l’atmosphère était à la découverte et aux rencontres,  aux échanges d’amabilité et à la bonhomie solidaire, une atmosphère qui avait tout d’un air champêtre sous les grands pins de cette grande Maison où l’accueil est simple et sympathique.



Abderrahmane Djelfaoui, texte et  photographies