mardi 22 novembre 2016

Un hommage rendu à Anna Gréki bien avant la naissance de Hania…

Lundi soir Assia ma sœur m’invitait en compagnie de notre nièce Hania et de son mari Mohamed  à une très agréable soirée avec une table bien servie pour le diner. Cerise sur le gâteau, au moment où la discussion allait son train autour d’un bon thé, nous recevons l’appel d’une autre de nos nièces : Nedjma, de Montréal, là-bas, par delà l’Atlantique…

J’avais quant à moi passé l’après midi avec le peintre Denis Martinez, à Blida, et j’étalais ce soir là sur la table basse du salon la page d’hommage à Anna Gréki dont l’illustration était signée de Denis lui-même dans Algérie Actualité de janvier 1973…

La double page de l’hebdomadaire Algérie Actualité écrite par Djamel Amrani


Hania est née en 1981  (donc huit ans après cette grande publication de presse) ; elle a grandie dans la maison paternelle sise au quartier populaire d’El Djoun à Blida et connait bien le nom Denis Martinez. Mais pas Anna Gréki dont elle sait que je viens d’écrire un livre sur son parcours… Aussi tout en scrutant la double page posée devant ses yeux et ceux de Mohamed (je pense que c’est peut être la première fois qu’ils avaient un journal grand format des années 70 entre les mains) elle me demande de but en blanc qui est Anna Gréki…


Hania et Mohamed devant une page d’histoire remontant à avant leur naissance…

Comme la page d’hommage avait été réalisée par le poète Djamel Amrani (qui avait écrit plusieurs papiers de presse et réalisé des émissions radiophoniques sur Anna Gréki après sa tragique disparition en 1966 à l’âge d’a peine 35 ans), je leur racontais comment Anna Gréki et Djamel Amrani se croisèrent en pleine « Bataille d’Alger » dans un couloir de la sinistre villa Sesini à Salembier où ils furent atrocement torturés en mars 1957…. Et je leur lis ce morceau de poème de Amrani en hommage à Anna Gréki publié dans la page qui est sous leurs yeux….



Je leur cite aussi quelques noms de femmes avec lesquelles Anna Gréki fut longuement emprisonnée à Serkadji. Parmi elles, Fadela Dziria que Hania et Mohamed connaissent et apprécient très bien mais dont ils n’avaient jamais entendu dire que cette diva de la chanson algéroise avait été elle aussi emprisonnée à Serkadji pendant la guerre…


Anna Gréki, Fadela Dziria, Djamal Amrani, Zhor Zerari, Jacqueline Guerroudj, Djamila Bouhired,
Louisette Ighilahriz et tant d’autres, tant d’autres…..

L'illustration de Denis Martinez

A la fin de la soirée, Assia alla chercher dans sa chambre le livre « Anna Gréki, les mots d’amour les mots de guerre », que je lui avais dédicacé il y a plusieurs semaines et lui dit : « puisque tu ne l’as pas encore, je te prête le mien pour que tu le lises et que tu saches. Mais tu me le rends »…
Et Hania de répondre du tac au tac:
"Et quand je finis le livre on ce retrouve au tour d'un dîner pour en discuter"



Texte et photos :Abderrahmane Djelfaoui

2 commentaires:

  1. Quel bel hommage familial à une grande dame doublement martyre, de la révolution et de la poésie et si extraordinairement martyre de l'Amour... De cet Amour qui fait bellement vibrer ta plume... Ton livre, entre l'essai, le roman et la poésie embaumera les mémoires très longtemps apres sa lecturz

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  2. Merci Nora, toujours aussi attentive à l'essentiel, concise et tendrement généreuse

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